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L'Univers Manquant -- Du Rêve au Cauchemard
1 novembre 2011

L'interdit, chapitre 14.

Chapitre 14 : Abandon, Malédiction, Déclaration

lenalee 42Anita_sama_by_Kotok0

Trois semaines. Cela faisait trois semaines que le Chevalier n’avait pas parlé à Lenalee. Elle semblait très bien le vivre mais lui se sentait plus seul que jamais. Comme un gamin n’ayant mangé qu’une fois du chocolat, il était en manque. Dès qu’il approchait elle cessait de parler de façon à ce qu’il n’entende pas sa voix. Leurs disputes lui manquaient. Son regard cherchant percer son masque lui manquait. La chaleur du timbre protecteur de la jeune lui manquait. Ne plus l’entendre était un déchirement à chaque seconde. Il n’avait plus qu’une semaine à tenir. Une semaine d’enfer qu’il n’était pas sûr de pouvoir réussir. Pourtant il avait fait un jour de « repos de pari » pour l’anniversaire d’Innocence.

 

Lenalee avait bien rit quand elle avait dit « Qui a choisi le collier ? Ca ne peut pas être toi tu n’es pas assez doué en matière de bijoux » Il ne savait plus où se mettre et sa dragonne en profitait pleinement pour le taquiner. Mais passons.

 

Komui venait de leur annoncer qu’il partait en mission tout les deux. Voila pourquoi la dernière semaine de pari allait être encore plus dure. Seule avec elle et il ne devra pas lui parler, elle l’ignorerait complètement sans même un regard !  Il n’y arrivera jamais !

 

Ils étaient partis ce matin. Au ce moment il marchait tout deux sur une vieille route. Elle se penchait régulièrement pour cueillir une fleur ayant subsistée aux batailles qui avaient dû se dérouler ici. Elle souriait en regardant le soleil. Elle était humaine, pas comme lui.  Du moins, il ne se considérait pas comme tel. Alors il comprit. Il lâcha la valise qu’il portait pour attirer son attention. Elle ne fit que s’arrêter, mais ne se retourna pas pour autant.

 

-J’ai perdu !

 

Un immense sourire étira les lèvres de Lenalee. Elle ne voulait pas parler.

 

-J’ai perdu ! répéta-t-il.

 

Cette fois elle allait répondre mais elle fut étonnée car il ne lui en laissa pas l’occasion.

 

-J’ai perdu… Tu avais raison. Je ne supporte plus de ne pas entendre ta voix, de ne pas être près de toi et de te voir m’ignorer. Tu avais raison… J’ai besoin de toi ! Parle moi je t’en supplie… Demande ce que tu veux en échange mais parle…

 

Entendre cela l’avait choqué. Elle qui disait vouloir l’aider, elle avait prit ce pari pour un jeu et l’avait fait souffrir.

 

-Pardonne-moi. Je ne savais pas que ça te ferai du mal.  Je ne savais pas que tu avais besoin de moi… Que…Tu dis tout le temps que tu n’as besoin de personne, j’ai fini par y croire. Mes excuses sont pitoyables je sais mais… Mais je ne suis pas comme toi. Je ne sais pas prendre sur moi. Je n’aurai pas su dire ces mots si tu ne les avais pas prononcés avant moi. Je suis désolé !

 

Elle avait baissé la tête. Lorsqu’elle la releva ce fut pour le regarder les yeux embués de larmes.

-Il m’est arrivé de pleurer de colère, de déception ou encore d’impuissance mais jamais de tristesse et de regret. Alors dis-moi, qui ce cache sous ce masque pour avoir réussi à me faire pleurer avec de tels sentiments ?

-Un fantôme du passé.

-Cette réponse ne l’avance pas ! Lança une voix qui n’était pas celle de Lenalee mais celle  de Tyki Mikk.

-Toi !

-Quoi moi ? Ah oui c’est que tu es en colère après moi !

-Il y a de quoi l’être !

-Mais c’est qu’une toute, toute petite blessure au cœur ! Rien de bien méchant !

 

Le Chevalier voulu répliquer mais Lenalee l’en empêcha en se plantant devant  le Noah et en le regardant droit dans les yeux, folle de colère.  

 

-Tu n’es qu’un pauvre malade mental ! Un cinglé ! Un dégénéré ! Un imbécile ! Mais faut être taré pour trouer le cœur des gens comme ça ! Tu as des cases de vides ! Ce n’est pas possible autrement ! Et puis la politesse ce n’est pas ça ! Déjà on dit bonjours quand on arrive ! Et on ne s’incruste pas dans une conversation comme ça !  Je ne sais pas qui t’as élevé mais cette personne à raté ton éducation ! J’espère que vous n’êtes pas tous comme ça dans ta famille parce que sinon je risque de vraiment m’énerver ! Cria Lenalee.

-Parce que tu ne l’es pas déjà ?

-Espèce de…. De… Oh et puis ça suffit !

 

Elle lui décolla une gifle qui laissa une empreinte sur la joue du Noah. Celui-ci, qui n’avait rien comprit, se vit décerner une explication par celui qu’il était venu provoquer.

 

-Faut jamais énerver Lenalee. Jamais. A moins d’être suicidaire.

-T’aurais pu me prévenir avant quand même ! fit Tyki Mikk en se frottant la joue pour faire passer la douleur.

-Je l’aurais fait mais tu ne m’en as pas laissé le temps ! Je décline toute responsabilité !

-Dégonflé.

-Même pas.

-Si.

-Non.

-Ho la ferme tout les deux !!!! Ou j’en mets une à chacun !

-Ok j’arrête.

-De même.

 

Un blanc succéda à ses réponses sans équivoques. Puis une explosion retentie, c’était Road. Sans un mot elle téléporta Allen, Lenalee et Tyki en haut d’une immense cascade. Toujours sans parler elle planta ses célèbres bougies dans le dos des deux exorcistes et les poussa dans le vide. Lenalee se mit à hurler de douleur puis de terreur. Ses parents étaient morts noyer.  Elle ne supportait pas la vision de rivières ou de chutes d’eau. Cela lui était impossible. Pendant la descente qui lui paru interminable, elle remarqua que du masque du Chevalier, dépassaient quelques mèches de cheveux dont elle ne put discerner la couleur. Lui, ne criait pas, ne tentait pas de se rattraper à une quelconque prise. Il ne pouvait pas, il se vidait de son sang. Cette vision l’effraya au plus haut point. Elle perdit la mince parcelle d’espoir qui lui restait lorsque le contacte brutal de l’eau se fit sur sa peau. Elle ne se débattit pas, elle n’en avait pas envie. Ha si elle pouvait mourir et ainsi oublier les tourments de la vie. Un SOS lancé par la pensée. Une demande d’aide qui n’aboutira peut être  jamais. Maudite guerre qui lui avait tout prit. Maudit Compte avec ses maudites créations. Maudites innocence incapable de faire pencher la balance. Maudit. Maudit sois ce monde et son Dieu. Maudit. Elle les maudissait tous. Après tout, elle pouvait pensée ainsi sans avoir peur des conséquences puisqu’elle allait mourir. Plus rien ne la retenait à présent.

 

Tous les cris les SOS,

Partent dans les airs,

Dans l’eau laissent une trace,

Dont les écumes font la beauté.

Pris dans leur vaisseau de verre,

Les messages luttent,

Mais les vagues les ramènent,

En pierre d’étoiles sur les rochers.

 

Le ciel était bleu, les nuages blanc. Pas de fumé à l’horizon. Aucune trace de vie à proximité. Le vent poussait doucement la cime des arbres. L’air emplissait de nouveau ses poumons. Le paradis. Un paradis. Pourtant, des picotements dans son dos lui donnaient l’impression qu’elle se trompait. Elle était en vie. Quel dommage. Alors quelque chose la retenait encore. Elle se leva et partit à la recherche de son « coéquipier ». Elle le trouva à l’autre bout de la rive, inconscient. Contrairement à elle, l’hémorragie n’avait pas cessé. Elle le voyait à la trace rouge qui continuait de couler jusqu’à rencontrer le liquide limpide de la rivière, et à la flaque sombre qui continuait de grandir autour de lui.  Perdue, elle ne savait que faire. Il allait mourir devant elle, sans qu’elle n’ait rien pu faire.  Dieu allait-il donc laisser ses plus loyaux serviteurs finir ainsi ? Ce monde les détestait donc autant ? C’était assez. C’était trop.

 

-Vous n’avez pas le droit ! Vous ne pouvez me le prendre ! Faire disparaitre Allen ne vous a-t-il pas suffit ?! Ne me le volez pas ! C’est la seule personne qui me fait confiance ! C’est mon seul véritable ami ! Il vous a toujours servi ! Ne l’emmenez pas ! JE NE VEUX PAS !!!

 

Elle regardait le ciel avec insistance. Elle refusait de baisser les yeux, craignant la dure vérité, attendant un signe de celui pour lequel, eux les exorcistes, se battaient.  Elle eut l’impression, à un moment, que le soleil s’était mit à briller plus intensément, mais ce n’était que le fruit de son imagination. Un SOS lancé à l’oreille d’un sourd.

 

-Non… Ce n’est  pas encore fini.

-Je suis d’accord avec toi jeune fille.

-Qui  êtes-vous ? fit Lenalee surprise en se retournant.

-Je m’appelle Anita. Et je suis étonnée par ton courage. Il est rare de voir quelqu’un aussi optimiste dans ce genre de situation. Je ne fais qu’exprimer mon opinion. Je peux aider ton ami si tu le désir. Au fait, je te présente Mahoja.

-Peu importe vos noms ! Si vous pouvez l’aider faites-le !!

-Mahoja, porte le jeune homme s’il te plait.

-Bien.

 

[…]

 

-Alors ? Il va s’en sortir ? Il va mieux ? Comment sont ses blessures ? Elles sont profondes ?

-Oui. Oui. Loin d’être refermées et nombreuses. Très profonde.

-Mon dieu…

-Mahoja est à son chevet. Elle m’a dit que la personne qui vous a attaqué a concentré près de 70% de son attaque sur lui, voir plus. Tu veux aller le voir ?

-Est-ce que… Est-ce que vous lui avez enlevé son masque ?...

-Oui.

-Alors non, je ne veux pas.

-Pourquoi ?

-Il m'a promit qu’il me le montrerait de lui-même lorsque je serais sur le point de quitter ce monde. Je ne veux pas rompre ce serment, même pour les raisons qui pourraient me pousser à le faire.

-Peu être mais… Comment dire… Lorsque quelqu’un est dans l’état de ton ami, la meilleure chose pour l’aider est d’entendre la voix d’un proche.

- Remettez-lui son masque alors.

-Nous ne pouvons pas. Lorsque nous l’avons enlevé, il s’est volatilisé en même temps que son manteau.

-Je… Je ne sais pas quoi choisir. Le trahir ou le laisser souffrir…

-Nous sommes parfois confronté à des choix difficiles mais, il faut parfois faire des sacrifices.

-… J’y vais.

 

Anita appela Mahoja pour qu’elle emmène Lenalee auprès du Chevalier. Elles s’arrêtèrent devant la porte. Lenalee fit s’en aller son guide mais n’entra pas pour autant.

 

-Hey… C’est Lenalee. Je sais que tu ne voudrais pas que j’entre alors tu vois, je ne le fait pas. J’exauce ton souhait. Fais de même avec le mien. C’est la moindre des choses non ? Alors, si tu m’entends, ouvre les yeux et arrête de dormir feignant !... Nous nous sommes assez reposés comme ça. La congrégation nous attend. Je pourrais à nouveau détruire les inventions de mon frère et toi tu pourrais continuer à rabaisser Luberier. Kanda tenterai encore de tuer Lavi et nous attendrions tous ensemble le retour de Miranda. Daisya, Marie, Chao Jî, Krory et Suman serai tranquillement assis dans leur coins respectifs. Quelques missions de temps en temps. Juste de quoi vivre en « paix ». Avant que Tyki n’arrive, tu m’as tenu un discours si émouvant que je crois que s’il ne nous avait pas perturbés, j’aurai pleuré comme une enfant. Je me suis toujours dit te protéger, je me rends compte aujourd’hui n’avoir été qu’un poids car encore une fois, je n’ai rien pu faire pour toi. Alors je te remercie pour tout ce que tu as fait pour me préserver dans cette guerre sordide, mais j’espère que lorsque tu te réveilleras, tu penseras un peu plus à toi. Et je me souviens que tu m’avais demandé pourquoi je tenais tellement à retrouver Allen, ou quelque chose dans le genre, je n’avais pas pu te répondre. Maintenant je vais terminer c’est poursuite au secret, je vais détruire le mien, si je tiens temps à le revoir, c’est parce que je l’aime et que… tu lui ressemble alors je suis incapable de l’oublier.

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Commentaires
T
j'adore, elle avoue enfin quelle l'aime! je veux la suite!
L'Univers Manquant -- Du Rêve au Cauchemard
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